Le col de Vars semble bien petit à côté de son voisin la Bonette mais avec près de 1 000 mètres de dénivellation et 2 109 mètres d’altitude, il reste un col difficile avec un final plutôt corsé. Alex, notre voisin nous a fait la surprise de nous rejoindre. Il a une maison familiale entre Briançon et le col du Lautaret. Nous ferons toute la montée du col ensemble.
Le col de l’Izoard (2 360 m) fait partie de la suite du menu. Nous camperons à 1 800 mètres d’altitude avant de terminer l’ascension. Un cadre idyllique pour un super souvenir de bivouac où l’on aperçoit déjà la roche si caractéristique de cette région du Queyras. Au réveil, le soleil illumine d’un orange vif les roches qui tranchent avec les sapins encore dans l’ombre au premier plan. Magique. Après moult virages et pentes raides dans la forêt, on arrive à la Casse Déserte : un environnement totalement minéral pour un passage exceptionnel. Les formes géologiques originales jalonnent la route et confèrent au lieu une curieuse atmosphère de film de science-fiction. Pas étonnant que le cadre ai servi à de nombreux tournages. Déjeuner au mythique refuge Napoléon juste après le sommet qui est devenu une halte incontournable de la route des Grandes Alpes. Il fait partie des six refuges construits sous Napoléon III pour y accueillir les malheureux surpris par les conditions météorologiques. Il n’en reste que quatre et celui de l’Izoard est le plus haut.
Après une journée pause salvatrice chez notre ami Alex, nous enchaînerons col du Lautaret, Galibier et Télégraphe dans la même journée. Sacré programme pour les mollets et les rétines ! On démarre aux aurores dans le fond de vallée alors que le soleil n’est pas encore passé au dessus des montagnes. La lumière est superbe à cette heure matinale. Ça file tout droit jusqu’au Lautaret et avec des pourcentages très doux. La suite sur le Galibier se fera sur route fermée à la circulation. L’été, certains cols sont réservés aux cyclistes le temps d’une matinée. Du coup, il y a foule et cela perd de son charme. Comme l’impression de se retrouver sur les Champs Elysées et au pied de la Joconde au sommet tellement l’attente est longue pour immortaliser sa troupe devant le panneau.
Le col de l’Iseran, un deuxième col avoisinant les 3 000 mètres. L’approche est longue mais en vaut la chandelle. À partir de Bessans, on se croirait en Islande avec ces immenses cascades qui dégringolent des montagnes. Une âme nordique se dégage de ces paysages aux allures de fjords et on flirte avec les glaciers de la Vanoise. Bonneval-sur-Arc, mignon petit hameau perdu au bout de la vallée de la Maurienne : les choses sérieuses commencent et les pourcentages se durcissent. En haut, le panorama est incroyable et la Chapelle Notre-Dame-de-Prudence semble veiller sur les sommets voisins.
Le Cormet de Roselend (1 968 m) restera une de nos ascensions préférées avec une variété de paysages et d’ambiances très large : de la grimpette en forêt le long d’un ruisseau, un plateau plus doux et encaissé entre les montagnes, une ambiance lunaire avec d’énormes rochers parsemés dans les pâturages vert vif, des cascades et des petits ponts, sans oublier le lac de retenue du barrage de Roselend avec ses teintes émeraudes.
À Beaufort, on déguste notre première fondue et on fait le plein de Génépi pour remettre à niveau notre flasque. C’est ici que se termine la route des Grandes Alpes. On rejoint Annecy pour une étape chez Yann avec sa famille fraîchement installée dans la région. Les discussions vont bon train autour du voyage à vélo en famille. Ils ont pas mal vadrouillé avec leurs filles et c’est génial de pouvoir partager toutes les anecdotes.